Mes poings se taisaient étouffés par le vent
Mes poings au fond des poches, mes pognes serrées sur du sable coulant, inutile signe du temps qui avance et crépite sous les fruits à pain, les manguiers «de toutes leurs lunules» croulant d’or jaune et vert. Peu à peu, sous les mots, je desserre les poings, ils parlent quand les chiens se taisaient dans le sortilège de ces dédales de ruelles, cavalcader les ronces, dévaler les marches, se faufiler sur les pas des Pointois et Pointoises qui ont vu Césaire s’échapper, Césaire ouvrant une césure vers l’ailleurs et l’autre, et soi en blessure, en prunelle de crime, soi en lait de fraternité.
A Basse-Pointe bercée par les vagues de l’Atlantique, les sargasses jouent les épouvantails, et se réunissent pour nous crier « Grand large ! Envie de voyage ! » Fuir, partir, mais pour mieux revenir relire la carte voyageuse du pollen.